samedi 2 mars 2013

Espèces nuisibles, espèces protégées, qu’en pensent les antispécistes ?


En se référant aux fondamentaux de l’antispécisme, il est évident que cette classification et cette différence de traitement ne sont pas supportables. De plus, seul l’aspect humain du problème est pris en compte puisque soit l’espèce nuit à nos activités soit sa disparition pourrait entraîner des dommages à la biodiversité et préjudiciable à l’homme. A cela, on peut ajouter les espèces jouissant d’un courant de sympathie auprès d’un certains publics (dauphins, baleines, loups etc.).

Sous couvert d’écologie, et y compris parfois radicale puisqu’une association comme la CVN lutte pour la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées, on favorise une discrimination entre les espèces animales. En effet, concernant  le cas spécifique de réintroduction d’un animal, en l’occurrence l’ours, nous n’y sommes pas favorables pour plusieurs raisons :
Tout d’abord, ce n’est pas pour un souci d’équilibre écologique mais bel et bien pour donner une image particulière et forte à toute une région « Le Pays de l’Ours » et cela en vue d’attirer les touristes et les activités humaines qui en découlent.
De plus, c’est offrir aux chasseurs « un gibier de marque » puisque à chaque réintroduction, un ours se fait fatalement flinguer par un chasseur. Tant qu’il y aura des chasseurs, il est vain de vouloir réintroduire des espèces animales. D’ailleurs, le chamois corse introduit dans le Sud du Massif Central subit depuis des années des plans de chasse drastiques pour le plus grand bonheur des passionnés de la gâchette !
Par ailleurs, en déplaçant ainsi des animaux, en les enlevant de leurs lieux de naissance pour les conduire dans un nouveau territoire où il faudra qu’ils retrouvent leurs marques, en les éloignant à jamais de leurs congénères, nous opérons ce que l’on peut nommer une déportation et là encore pour des intérêts humains.
Enfin, l’introduction de prédateurs si cela peut répondre à un besoin d’équilibre naturel favorise également et malheureusement un climat de terreur et de stress quasi perpétuel pour les proies. Cela a notamment été observé à certains endroits lors de la réintroduction du loup dans le parc de Yellowstone. Des proies n’osant plus aller là où il y avait une nourriture riche parce que le loup y était et cela  eu pour conséquence  de les affaiblir et pour certaines de les faire mourir. Que la nature, cruelle au demeurant, est besoin d’un équilibre entre prédateur et proie est une chose. Que nous « aidions » la nature dans ce  sens en est une autre et il est un peu facile d’être pour la réintroduction d’un prédateur quand on n’est pas une proie soi-même ! Attention, que l’on ne se trompe pas sur nos intentions. Nous ne souhaitons pas la fin des prédateurs qui ont autant le droit de vivre que les autres mais force est de constater que cela génère des questions auxquelles il est bien difficile d’y répondre.
Par ce simple exemple, on voit bien que les chemins de l’écologie et de l’égalité animale sont différents voir même opposés !

D’ailleurs, ce sont encore des associations écologiques qui dressent une liste des espèces nuisibles en partenariat avec les chasseurs, les agriculteurs et les forestiers pour le ministère de l’écologie comme on peut le découvrir sur ce site. [lire à ce sujet les démentis de l'Aspas et de la LPO en cliquant ici ]
Il y là une situation particulièrement choquante. Si on n’a rien à attendre ni des chasseurs ni des agriculteurs, ni des forestiers on est en droit de s’interroger sur ces associations écologiques qui visiblement accordent plus d’importances à des intérêts humains qu’aux intérêts vitaux des autres occupants de cette planète !
En effet, de quel droit pouvons-nous définir les espèces animales qui peuvent vivre dans une relative quiétude de celles qui peuvent être exterminées ? On s’arroge ce droit alors même que nous sommes bien l’espèce animale causant le plus de dégât à notre environnement.  Mais là des solutions plus ou moins bonnes sont appliqués pour tenter d’atténuer ces dégâts, là, pour les animaux non-humains, c’est la solution radicale du fusil, du piège ou du déterrage !


A noter que le ministère de l’écologie et du développement durable a lancé une consultation sur ce sujet que vous trouverez en ligne ici :

Le précédent ministère avait déjà l’habitude de consulter le citoyen mais sans réellement tenir compte des avis des uns et des autres. Gageons que ce ministère sous l’égide socialiste saura être un plus à l’écoute !!

Notre contribution

Madame la Ministre,Vous avez lancé une consultation publique sur la question des animaux dits nuisibles. Nous vous félicitions de cette démarche et nous gardons espoir que, contrairement au gouvernement précédent, votre consultation ne sera pas de la poudre aux yeux  donnant l’impression d’une démocratie participative ! Nous profitons donc de cette tribune qui nous est ouverte pour vous interpellez sur une question philosophique fondamentale. La question de la discrimination envers les espèces que l’on nomme le spécisme – voir une définition ici.
Considérer que des espèces puissent être qualifiées de nuisibles et à ce titre peuvent être tuées est proprement inacceptable !
Vous me répondrez qu’elles causent des dégâts à l’environnement, dégâts préjudiciables  à l’activité humaine bien souvent.Parmi ces espèces, il y en a qui ont été introduites volontairement ou non par nos soins. Nous avons commis cette erreur que nous faisons payer aux animaux concernés. Ne serait-il pas préférable d’organiser des campagnes de réintroduction dans leurs biotopes ? Cela a un coût, certes, mais ce n’est pas à ces animaux à payer nos erreurs de leurs vies !Ensuite, il y a ceux, trop nombreux, qui saccageraient, nos cultures notamment. Là encore, la faute en est imputable à l’homme uniquement et une fois de plus. D’une part, parce que dans certains cas, nous avons contribué au déséquilibre naturel en supprimant les prédateurs. D’autre part, notre démographie exponentielle et notre soif de territoire  font que l’espace disponible pour la faune est plus proche du mouchoir de poche que de grandes étendues terrestres. Que l’on se penche un instant sur nos cités, avec ses centres commerciaux, ses centres industriels ; nos « campagnes » qui ne sont que champs, exploitations forestières, pâturages. Même la montagne n’est pas épargnée avec ses pistes de ski ! Et pour naviguer dans tout cela, un réseau varié de communication qui est autant de lieu de tous les dangers pour les animaux.Or, il nous semble que vous êtes à la première place, en tant que ministre de l’Ecologie, pour défendre les intérêts des animaux et de leurs environnements non pas au détriment de l’homme et de ses activités mais dans la recherche d’une justice non partisane !Ainsi, plutôt que d’aller vers la solution de simplicité mais qui est aussi la plus violente, puisque elle provoque des morts chaque année, nous ne saurions trop vous conseiller de travailler sur un programme favorisant la réduction démographique (le problème écologique numéro 1 qui va bien au-delà de la question des espèces nuisibles) Enfin, vous devriez éduquer vos concitoyens au respect et surtout au partage de la nature.  Il nous semble que cela devrait être une mission primordiale au sein de votre ministère. Nous vous remercions de nous avoir lus.Dans l’attente d’une réponse, nous vous adressons, Madame la Ministre, nos salutations distinguées. Pour « Leur vie ne nous appartient pas –centre ouest »Dominique Joronhttp://lvnnap-co.blogspot.fr/

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