mardi 12 mars 2013

La corrida, négation des Droits de l'Animal

Tract rédigé par Josyane Querelle (présidente de la FLAC de 1997 à 2007) et Robert Clavijo président du COLBAC  en format A4 R/V N/B téléchargeable en pdf en cliquant ici



La corrida voudrait voir porter la torture codifiée du taureau aux sommets de l’Art et de la Culture, soutenue en cela par la loi, les politiques, les media.
►La corrida fait obstacle à l’amélioration du sort de tous les animaux.
Le taureau est un paisible herbivore qui n’attaque jamais l’homme mais fuit devant lui. Il ne devient agressif qu’isolé de ses semblables et enfermé dans une arène où coups et blessures l’incitent à se défendre. La corrida est l’affirmation brutale que l’animal, même domestique, n’a aucun droit et que, contre lui, l’homme peut tout se permettre, y compris de le torturer à mort pour se distraire. Tant que torturer des bêtes à mort sera un divertissement vanté par les media, il paraîtra encore plus normal de maltraiter des animaux pour des impératifs économiques..
►Une école de sadisme
Un cheval, un bovin souffrent-ils autant que nous ? Réponse : évidemment, oui ! Une simple piqûre d’insecte suffit à les faire bondir. La réaction des bovins au trident, la réaction des chevaux à l’éperon et au fouet révèlent la vive sensibilité de ces animaux à la douleur.
Le sadisme, dans une corrida, ne vise pas seulement les bêtes : les spectateurs exigent des taureaux redoutables, chahutant les toreros prudents, révélant ainsi leur désir inavoué de voir des hommes étripés.
La nature humaine comporte une agressivité qui, si elle n’est pas éduquée, maîtrisée, peut dégénérer en sadisme. Or la corrida ne se contente pas de banaliser la violence, le sang, la torture, le meurtre : elle les glorifie, les élève au rang de la culture et des beaux-arts. Elle exalte, entretient, fortifie le sadisme.
►C’est le supplice de 6 taureaux, l’un après l’autre torturé à mort.
Premier acte : le "tercio" de pique
Quand l’animal  sort du toril, s’il n’a pas été préalablement affaibli par des manœuvres frauduleuses (cornes coupées, drogues, maladies, etc...) les hommes n’osent guère se frotter à lui.
Ils se contentent d’agiter leurs capes pour provoquer le taureau de loin et se réfugient, dès qu’il charge, derrière la barrière en bois protectrice qui entoure l’arène.
Pour rendre l’animal toréable, il faut commencer par l’affaiblir. C’est le rôle du picador qui entre alors en piste. Leurs montures sont de lourds chevaux de trait cuirassés par un caparaçon à l’épreuve des cornes mais qui ne le protège que très partiellement. En cas de chute, il lui sera quasiment impossible de se relever, devenant par conséquent une “proie facile” pour le taureau.
Il provoque l’attaque du taureau et, pendant que celui-ci s’efforce de soulever et de renverser le pesant groupe équestre, le picador, avec sa longue pique, inflige au taureau une large et profonde blessure dans la région du garrot (entre les épaules).
Si la bête est invalide (ce qui devient fréquent de nos jours), après le premier coup de pique, le picador reçoit l’ordre de se retirer. Si, au contraire, le “fauve” est jugé redoutable, il peut recevoir jusqu’à 7 coups de pique et même davantage. La base de son cou est alors en charpie.
C’est à coups de tête qu’un taureau se bat. Le blesser à la base du cou, c’est le désarmer. Après ce “châtiment” (c’est le terme officiel) l’animal épuisé par la lutte, les blessures et le sang perdu risque de “s’éteindre” c’est-à-dire de ne plus se battre, ce qui mettrait fin au spectacle, à la grande déception du public qui en veut pour son argent. C’est pourquoi le picador cède alors la place aux peones armés de banderilles.

Deuxième acte : le "tercio" de banderilles
Les banderilles sont des harpons à manche de bois. L’homme, tenant un harpon à chaque main, provoque, du geste et de la voix, la charge du taureau puis, esquivant la bête, il cloue les 2 banderilles sur le garrot déjà blessé par les piques. L’opération se répète. Chaque taureau reçoit ainsi 3 paires de banderilles.
Pourquoi des harpons ? Pour que l’arme, une fois enfoncée dans la chair, ne puisse pas s’en détacher. A chaque mouvement de l’animal, les banderilles se balancent, remuant chaque fer dans chaque plaie. D’où une vive douleur, sans cesse renouvelée. Mesure-t-on bien le degré de sadisme qu’il faut pour inventer, fabriquer et employer de tels instruments de torture ?
Rendu furieux par cette souffrance continuelle, le taureau, bien qu’affaibli par ses blessures, se jette sur le leurre tendu par ses tortionnaires, multiplie les charges, brûlant au combat toutes ses réserves d’énergie.
Quand on ne le juge pas assez combatif, on lui applique des banderilles noires, plus longues et donc plus douloureuses. Autrefois, aux taureaux “mansos” (trop pacifiques) on n’hésitait pas à infliger des banderilles enflammées dont les brûlures étaient destinées à rendre l’animal fou furieux.
Cette époque, heureusement révolue, n’est pas si lointaine et suggère de très sombres réflexions sur le tréfonds du “cœur humain”. En stimulant ainsi la bête pour mieux l’épuiser, on la prépare pour le dernier acte : la mise à mort.

Troisième acte : "le tercio" de mort (dit aussi de muleta)
Les "peones" cèdent la place à leur chef d’équipe : le "matador" (mot qui signifie tueur).
Il est armé d’une épée et d’une muleta (morceau d’étoffe rouge) avec laquelle il attire et dirige les charges du taureau. A mesure que la bête s’épuise, ses charges se font de plus en plus courtes. Quand l’homme juge que sa victime est à bout de forces et qu’elle est bien placée, il lui fait baisser la tête en lui présentant la muleta au ras du sol et lui plonge son épée dans le garrot, ce garrot déjà martyrisé par les piques et les banderilles.
L’homme n’étant pas beaucoup plus grand que la bête, il ne peut planter son arme verticalement, mais selon un angle de 45 degrés environ par rapport à l’horizontale. La lame ne peut donc jamais atteindre le cœur. Au mieux, elle tranche de gros vaisseaux sanguins près du cœur, ce qui, par hémorragie interne, provoque la mort en quelques minutes.
L’adroit tueur est alors applaudi par la foule.
Mais souvent, l’arme ne pénètre qu’à demi ou, mal dirigée, sort par le flanc. Souvent aussi elle transperce un poumon. La victime semble alors vomir son sang et meurt asphyxiée.
Quand le premier coup d’épée ne tue pas assez vite, un peon se glisse derrière le taureau et, d’un geste vif, retire l’épée. Il la rend au matador qui recommence la mise à mort.
Il n’est pas rare que des taureaux reçoivent ainsi 5 ou 6 coups d’épée et souvent plus ! C’est fréquemment le cas dans les novilladas, corridas où s’affrontent de très jeunes taureaux et des "matadors" débutants, plus ou moins maladroits.
Dans tous les cas, un coup de grâce est donné à la nuque, pour sectionner la moelle épinière, avec une épée spéciale (descabello) ou un poignard (puntilla).
Il ne reste plus qu’à faire venir un attelage de chevaux ou de mules (arrastre) pour traîner le cadavre hors de la vue du public. Les valets de piste (areneros) avec des râteaux, effacent les traces de sang sur le sable et on peut ouvrir la porte du toril à la victime suivante.
Entre l’entrée en piste de chaque taureau et la sortie de son cadavre, il s’écoule environ 20 minutes. Une corrida dure deux heures. Il paraît que cette succession de supplices constitue le plus beau spectacle du monde. Vous et nous ne comprenons rien à la beauté !

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