dimanche 7 avril 2013

Lettre ouverte à Barbara Pompili, députée écologique sensible à la cause animale.

Madame Barbara Pompili, vice-présidente du groupe Ecologiste à l'Assemblée Nationale a envoyé le courrier suivant à de nombreux militants de la cause animale.
Nous lui avions proposé, pour notre part, qu'elle fasse une proposition de loi pour des cirques sans animaux.
Son courrier aborde la problématique de l'élevage industriel. Nous lui avons répondu en axant sur le devoir de s'interroger sur notre relation à l'animal que nous réduisons à l'état d'esclave. Nous lui avons envoyé deux brochures l'un sur l'abolition de la viande et l'autre sur le lait (ce dernier ayant été réalisé par Lausanimaliste)


Bonjour Madame la Députée,

Je vous remercie pour votre réponse et je me réjouis qu’un nombre croissant de citoyens se positionne favorablement  sur la question animale.

Pour ma part, je vous avais écrit plus spécifiquement sur les cirques avec animaux et j’y reviendrai en seconde partie de cette lettre.

Mais auparavant, je tiens à féliciter les Verts de vouloir faire évoluer la législation pour qu’enfin l’animal ne soit plus un bien meuble. La reconnaissance d’être vivant sentient est en effet importante et sera un levier puissant pour faire évoluer certaines mentalités.

Vous dénoncez également l’élevage industriel au profit du seul élevage en pâturage ou aux prés.
Bien sûr, comparé à l’horreur de l’industriel, cette alternative semble très séduisante. Mais j’y ferais deux objections. :

-          L’aspect éthique d’abord : certes les animaux sont bien mieux traités mais la finalité de ces élevages sont identique : produire de la viande, du lait, des œufs et donc des animaux à qui ont ôtera la vie dans des abattoirs. Outre qu’il faudra bien que l’on s’interroge aussi sur ce droit de vie et de mort que nous nous arrogeons sur eux, vous savez bien que l’abattage et en amont le transport sont forcément source d’un stress et d’une angoisse  importants.

      Et tout cela pour des questions de goût, d’habitude, de culture alors que des alternatives à la consommation de produits animaux existent. Alternatives qui ne demandent qu’à évoluer encore plus pourvu qu’il y ait une volonté politique à adopter le veganisme.

      Avant l’abattoir, il y a certes une vie meilleure que dans un élevage industriel mais une absence de liberté quand même. Et puis, il faut quand même penser que des personnes se sont opposées aux élevages comme Louise Michel, Elisée Reclus, voir même à une époque encore bien plus lointaine Pythagore alors même que l’hors-sol n’existait pas. Ce qui veut bien dire que l’élevage, l’exploitation d’animaux sous quelle forme que ce soit n’est pas acceptable. 

      Pour clore cette première partie, je vous invite à lire deux brochures sur le lait  et sur la viande
      En ce qui concerne les œufs, outre le rendement qui est demandé aux poules pour produire des œufs et qu’elles finissent aussi à l’abattoir, vous savez sûrement que les poussins mâles sont gazés ou broyés.

-          L’aspect pratique enfin qui est d’ailleurs fort bien expliqué dans cette brochure du Mouvement Abolition de la Viande que je vous invite à lire. Il est écrit qu’il n’est pas possible de revenir aux élevages d’autrefois tant la demande en produit carnée est forte aujourd’hui notamment dû au fait de l’accroissement de la population et du coût moindre. Cet accroissement s’est d’ailleurs aussi accompagné par une demande accrue d’espace pour nos activités, nos loisirs (zones commerciales, zones industrielles, parcs de loisir, stations de ski mais aussi champs, prairies, exploitation forestières, réseaux de communications mais aussi habitats. Il n’y aurait donc pas assez de place pour laisser pâturer des animaux en grande nombre dans la nature. 
      Une solution consisterait à diminuer la consommation de viande, ce qui dans ce cas ne remet pas en cause notre rapport spéciste de dominant que nous avons sur l’animal) mais causerait du tort à une profession pourtant déjà bien assistée par les aides financières qu’elle reçoit. Il n’est sans doute pas envisageable de voir des cheptels réduit de la moitié ou du trois quart pour une consommation raisonnée mais non éthique quand même ! La solution se situe bien dans une abolition avec une aide à la reconversion pour les filières viandes, lait et œufs.  La reconversion ne devrait pas être un problème insurmontable puisque nous consommerons toujours des produits pour nous nourrir.

Bien sûr, vous comprenez que ce n’est pas un plaidoyer pour l’élevage industriel mais que l’élevage en pleine nature a aussi ces limites et que la libération animale et le veganisme sont la seule solution viable et fondamentalement éthique. Je vous remercie d’y réfléchir mais si, et je vous le concède, cette vue de l’esprit est encore bien minoritaire et y compris dans le mouvement animaliste.

Ce qui ne l’est pas minoritaire dans le milieu animaliste est l’opposition à la présence d’animaux dans les cirques. Et j’en arrive à la seconde partie  de ma lettre.
Vous avez reçu plusieurs courriers dans ce sens suite à une cyber-campagne auxquels vous avez la gentillesse de répondre en précisant votre souci du bien-être animal.
Aujourd’hui, je me permets de vous solliciter dans la mesure où vous êtes vice-présidente du Groupe Politique les Verts à l’Assemblée Nationale (sur le site, il estd’ailleurs écrit que vous en êtes la présidente !)

En effet, un député que j’ai rencontré à suggérer que nous aurions plus de chance qu’un projet de loi soit mis à l’ordre du jour s’il est déposé par le président d’un groupe politique. Nous avons d’ailleurs fait une démarche dans ce sens auprès de tous les présidents de groupes politiques ainsi qu’une pétition à l’intention de Madame Gaillard, présidente du groupe d’étude protection animal.

Alors, bien sûr, la modification du statut de l’animal est une chose importante et c’est tout à votre honneur de vous y atteler mais l’interdiction des cirques avec animaux est à votre portée. Des pays ont déjà interdit la présence de ces cirques sur leurs territoires.
Il serait vraiment bien que la France rejoigne cette liste, faisant par-là preuve d’une belle avancée sur le chemin de l’éthique animale.

Je compte sur vous, merci infiniment
Cordialement

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