Madame Barbara Pompili, vice-présidente du groupe Ecologiste à l'Assemblée Nationale a envoyé le courrier suivant à de nombreux militants de la cause animale.
Nous lui avions proposé, pour notre part, qu'elle fasse une proposition de loi pour des cirques sans animaux.
Son courrier aborde la problématique de l'élevage industriel. Nous lui avons répondu en axant sur le devoir de s'interroger sur notre relation à l'animal que nous réduisons à l'état d'esclave. Nous lui avons envoyé deux brochures l'un sur l'abolition de la viande et l'autre sur le lait (ce dernier ayant été réalisé par Lausanimaliste)
Bonjour
Madame la Députée,
Je vous
remercie pour votre réponse et je me réjouis qu’un nombre croissant de citoyens
se positionne favorablement sur la
question animale.
Pour ma part,
je vous avais écrit plus spécifiquement sur les cirques avec animaux et j’y
reviendrai en seconde partie de cette lettre.
Mais
auparavant, je tiens à féliciter les Verts de vouloir faire évoluer la
législation pour qu’enfin l’animal ne soit plus un bien meuble. La
reconnaissance d’être vivant sentient est en effet importante et sera un levier
puissant pour faire évoluer certaines mentalités.
Vous dénoncez
également l’élevage industriel au profit du seul élevage en pâturage ou aux
prés.
Bien sûr,
comparé à l’horreur de l’industriel, cette alternative semble très séduisante.
Mais j’y ferais deux objections. :
- L’aspect éthique d’abord : certes les animaux sont bien mieux
traités mais la finalité de ces élevages sont identique : produire de la
viande, du lait, des œufs et donc des animaux à qui ont ôtera la vie dans des
abattoirs. Outre qu’il faudra bien que l’on s’interroge aussi sur ce droit de
vie et de mort que nous nous arrogeons sur eux, vous savez bien que l’abattage
et en amont le transport sont forcément source d’un stress et d’une
angoisse importants.
Et tout cela pour
des questions de goût, d’habitude, de culture alors que des alternatives à la
consommation de produits animaux existent. Alternatives qui ne demandent qu’à
évoluer encore plus pourvu qu’il y ait une volonté politique à adopter le
veganisme.
Avant l’abattoir, il y a certes une vie meilleure que dans un
élevage industriel mais une absence de liberté quand même. Et puis, il faut
quand même penser que des personnes se sont opposées aux élevages comme Louise
Michel, Elisée Reclus, voir même à une époque encore bien plus lointaine Pythagore
alors même que l’hors-sol n’existait pas. Ce qui veut bien dire que l’élevage,
l’exploitation d’animaux sous quelle forme que ce soit n’est pas acceptable.
Pour clore cette première partie, je vous invite à lire deux brochures sur le lait et sur la viande.
En ce qui concerne les œufs, outre le rendement qui est
demandé aux poules pour produire des œufs et qu’elles finissent aussi à
l’abattoir, vous savez sûrement que les poussins mâles sont gazés ou broyés.
- L’aspect pratique enfin qui est d’ailleurs fort bien expliqué dans cette
brochure du Mouvement Abolition de la Viande que je vous invite à lire. Il est
écrit qu’il n’est pas possible de revenir aux élevages d’autrefois tant la
demande en produit carnée est forte aujourd’hui notamment dû au fait de
l’accroissement de la population et du coût moindre. Cet accroissement s’est
d’ailleurs aussi accompagné par une demande accrue d’espace pour nos activités,
nos loisirs (zones commerciales, zones industrielles, parcs de loisir, stations
de ski mais aussi champs, prairies, exploitation forestières, réseaux de
communications mais aussi habitats. Il n’y aurait donc pas assez de place pour
laisser pâturer des animaux en grande nombre dans la nature.
Une solution
consisterait à diminuer la consommation de viande, ce qui dans ce cas ne remet
pas en cause notre rapport spéciste de dominant que nous avons sur l’animal)
mais causerait du tort à une profession pourtant déjà bien assistée par les
aides financières qu’elle reçoit. Il n’est sans doute pas envisageable de voir
des cheptels réduit de la moitié ou du trois quart pour une consommation
raisonnée mais non éthique quand même ! La solution se situe bien dans une
abolition avec une aide à la reconversion pour les filières viandes, lait et
œufs. La reconversion ne devrait pas
être un problème insurmontable puisque nous consommerons toujours des produits
pour nous nourrir.
Bien sûr,
vous comprenez que ce n’est pas un plaidoyer pour l’élevage industriel mais que
l’élevage en pleine nature a aussi ces limites et que la libération animale et
le veganisme sont la seule solution viable et fondamentalement éthique. Je vous
remercie d’y réfléchir mais si, et je vous le concède, cette vue de l’esprit
est encore bien minoritaire et y compris dans le mouvement animaliste.
Ce qui ne
l’est pas minoritaire dans le milieu animaliste est l’opposition à la présence
d’animaux dans les cirques. Et j’en arrive à la seconde partie de ma lettre.
Vous avez
reçu plusieurs courriers dans ce sens suite à une cyber-campagne auxquels vous
avez la gentillesse de répondre en précisant votre souci du bien-être animal.
Aujourd’hui,
je me permets de vous solliciter dans la mesure où vous êtes vice-présidente du
Groupe Politique les Verts à l’Assemblée Nationale (sur le site, il estd’ailleurs écrit que vous en êtes la présidente !)
En effet, un
député que j’ai rencontré à suggérer que nous aurions plus de chance qu’un
projet de loi soit mis à l’ordre du jour s’il est déposé par le président d’un
groupe politique. Nous avons d’ailleurs fait une démarche dans ce sens auprès
de tous les présidents de groupes politiques ainsi qu’une pétition à l’intention
de Madame Gaillard, présidente du groupe d’étude protection animal.
Alors, bien
sûr, la modification du statut de l’animal est une chose importante et c’est
tout à votre honneur de vous y atteler mais l’interdiction des cirques avec
animaux est à votre portée. Des pays ont déjà interdit la présence de ces
cirques sur leurs territoires.
Il serait vraiment bien que la
France rejoigne cette liste, faisant par-là preuve d’une belle avancée sur le
chemin de l’éthique animale.
Je compte sur
vous, merci infiniment
Cordialement
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