Tract largement inspiré de celui d'Un Réseau Antispéciste de Lyon est disponible aux Editions Tahin Party, "Pourquoi ne pas consommer d'oeufs?" Caractéristique : brochure de 4 pages A5 n/b téléchargeable en pdf
Il y a 55 millions de poules pondeuses exploitées et tuées en France chaque
année. Les œufs en vente dans le commerce proviennent de trois types
d’exploitations : les élevages « en batterie » produisent à eux
seuls 93 % des œufs consommés en France ; le reste vient des élevages dits
«plein air» (les œufs « bio », souvent), puis, en infime proportion, des
élevages dits « libre parcours ».
► Les «
batteries »
Les poules vivent jusqu’à 6 ou 7 par cage grillagée, inclinée afin de faire
glisser les œufs vers l’extérieur. L’espace dont dispose la poule durant toute
sa vie ne dépasse pas 550 cm². Par dizaines de milliers dans un hangar éclairé,
elles ne verront jamais le soleil, ni ne connaîtront le repos d’une nuit sombre
et calme. Le surpeuplement, le vacarme et la lumière perpétuels les empêchent
de dormir et les rendent folles, les amenant à s’automutiler et à
s’attaquer entre elles. Les blessures et la saleté ambiante (les cages ne sont
pas nettoyées plus d’une fois l’an) provoquent de très nombreuses infections et
maladies.
Chaque jour, des brouettes de cadavres sont donc retirées de ces hangars où
les éleveurs n’entrent qu’en combinaison et intégralement masqués. Ne pouvant
garder longtemps un rythme de ponte effréné, devenues moins rentables, elles
sont tuées à 18 mois (alors qu’elles pourraient vivre 10 ans) sans avoir jamais
pu marcher, courir, étendre leurs ailes, gratter et picorer la terre ou nicher.
Par ailleurs, pour limiter les « accrochages » dus à la surpopulation, les
producteurs atrophient couramment les becs (épointage), voire, éliminent
carrément becs et ongles (« débecquage » et « désonglage » s’effectuent parfois
au fer rouge, mais sont interdits dans le cas des labels), causant de vives
souffrances et parfois de longues agonies. Enfin, le transport et l’abattoir
sont généralement un calvaire : os brisés à la prise, déshydratation dans les
camions pendant les heures de trajet, non-étourdissement accidentel suivi d’ébouillantage
à vif, etc.
► L’élevage en «
plein air »
La densité, bien moindre, reste le plus souvent quand même effroyable.
Élevées toujours en hangar, l’accès à l’extérieur peut être refusé pendant les
six premières semaines.
Malgré la rotation imposée des parcours, il ne reste de toute façon bien
souvent plus un brin de végétation. Dans les pires des cas, les poules n’ont
d’autres possibilités pour se dégourdir que de marcher à la queue leu leu dans
un étroit couloir grillagé. Les exploitants bénéficient néanmoins de la
pompeuse appellation « élevées en plein air » et axent leur propagande sur des
poules «heureuses», avec photo d’une belle poule seule dans un immense champ de
verdure !
► L’élevage en «
libre parcours »
On parle de « système extensif » : les milliers de poules dans un hangar
ont accès à un terrain recouvert en partie de végétation.
Le bonheur ? Non. Toute exploitation considère toujours les animaux comme
des objets. Ainsi, ces variétés de poules sont sélectionnées sur le taux de ponte,
et non de croissance de chair : de ce fait, dès l’éclosion les poussins mâles
sont automatiquement exterminés parce que, ne pouvant pondre, ils ne sont pas
non plus rentables pour la production de chair. Ils seront collectivement gazés
ou bien électrocutés, étouffés dans des sacs ou encore écrasés sous un rouleau
compresseur.
L’éthique
Si manger « du » poulet signifie devoir le faire tuer, manger un œuf n’est
en revanche pas injuste en soi. Fécondé ou non, l’œuf ne ressent évidemment
rien, n’a pas de projets, et ne sera donc pas lésé.
Mais cet œuf provient de l’exploitation d’une poule et indirectement de la
mort de poussins (qui serviront à nourrir les visons d’élevage notamment) qui,
pareillement à nous autres humains, sont sentients. Sensibles au plaisir et à
la souffrance, la poule et le poussin ont aussi des intérêts
fondamentaux comme celui de vivre et de vivre libres. Ces intérêts devraient
primés quand ils sont mis en balance avec notre besoin si secondaire de
consommer des œufs
Voilà pourquoi nous refusons de consommer des œufs et que nous vous
invitons à faire de même.
Pour des raisons similaires, nous refusons aussi la viande, « le
» poisson, le cuir, les laitages et toutes formes d’exploitation
animale.
Heureusement, aucun aliment d’origine animale n’est indispensable (les
végétaliens doivent veiller à leurs apports en vitamine B12). Si nous voulons
un monde meilleur, cesser de consommer des produits animaux est la première
chose à faire : il n’est pas de pratiques que nous puissions si aisément
changer et qui aient immédiatement d’aussi importantes conséquences pour un si
grand nombre d’individus.
Il ne s’agit pas uniquement d’une question individuelle : c’est notre
société tout entière qui doit se remettre en question et de toute urgence. Nous
sommes un mouvement pour l’égalité : nous voulons que cesse le mépris et que
l’on prenne en compte de façon égale les intérêts fondamentaux des uns et des
autres, quels que soient leur sexe, leur race, mais également quelle
que soit leur espèce !
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